Les migmatites sont des roches hétérogènes dont une partie est constituée de liquide généré in situ ou injecté. Les migmatites se forment principalement lors de la fusion de la croûte continentale en contexte orogénique. Les zones migmatitiques peuvent évoluer en système ouvert ou en fermé au cours de la fusion et/ou après la fusion. La modélisation thermodynamique couplée à l’analyse des halogènes dans les phases minérales hydroxylées permet de caractériser les systèmes migmatitiques lors de la fusion de la croûte. Les migmatites de Pont de Bayzan (partie externe méridionale du Dôme du Velay) se sont formées en système complètement ouvert. La fusion a été initiée par l’apport de fluides aqueux d’origine externe, traduit par un excès de Cl, dans des conditions P-T de 4,5 – 7,5 kb et 660-700 °C. Un granite peralumineux, issu du même processus de fusion, plus en profondeur, a été injecté tardivement dans les migmatites. Il en a résulté des leucosomes in situ. La majorité du liquide a ensuite été extrait de la source redistribué à différentes échelles spatiales, depuis l’échantillon vers des sites d’accumulation jusqu’à une échelle régionale. Le site de Pont de Bayzan n’est pas exclusivement constitué de liquides primaires. Certains ont probablement subi un processus de différenciation magmatique avant leur cristallisation totale. Les roches de Pont de Bayzan constituent un affleurement composite qui est le fruit de processus migmatito-magmatiques anté-, syn- et post-anatexie.